live toot de la conférence de l'#AFIS (asso française pour l'information scientifique) avec Etienne Klein et la #SFEN.
"Faire de la science ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas se tromper. Tous les scientifiques se trompent réguliÚrement.
L'intĂ©rĂȘt de la science consiste Ă faire examiner nos connaissances avec une mĂ©thode prĂ©cise, afin de savoir comment on se trompe.
Combien de personnes ayant fait des déclarations qui se sont montrées erronées sont venues ensuite dire qu'elles se sont trompées?
Il est primordial de savoir reconnaĂźtre que l'on se trompe quand c'est le cas pour faire avancer la connaissance.
Faire de la science, cultiver son esprit critique, c'est penser contre son propre cerveau."
"C'est pas une guéguerre entre les scientifiques et la population,
les scientifiques sont dĂ©jĂ eux-mĂȘme incultes en science.
Si je vais voir un physicien du CEA oĂč je travaille, et que je lui demande "c'est quoi une cellule souche? c'est quoi un OGM? c'est quoi la 5G?" il y a trĂšs peu de chances que j'obtienne une bonne rĂ©ponse.
La compétence dans un domaine ne signifie pas la compétence dans toute la science.
Comment font alors les gens qui n'ont pas la moindre formation scientifique pour faire le tri dans toutes les informations qui leur sont proposées?
Par des jeux d'influence et d'arguments d'autorité.
il nous faut restaurer l'idée qu'il existe une différence entre une croyance et une connaissance.
Et qu'on ne peut pas ĂȘtre totalement dĂ©nuĂ© de croyance.
On doit se poser la question de "comment on a obtenu les connaissances que l'on a aujourd'hui", dans l'histoire des idées?
#communicationScientifique
on peut tout Ă fait ĂȘtre militant et ne pas du tout savoir comment dĂ©fendre avec des arguments ce que l'on revendique.
C'est trÚs grave, parce que ça veut dire qu'on peut défendre tout et surtout n'importe quoi sans ne rien y comprendre.
Quand on est jeune on a beaucoup de temps pour apprendre, mais heureusement aprĂšs aussi.
Encore faut il souhaiter davantage la recherche de la vérité que de suivre aveuglément un groupe
paradoxalement,
la propagation de la pensée critique - dans ce qu'elle est réellement, à savoir, exercer sa réflexion contre nos propres biais cognitifs- nécessite que l'on restaure des figures d'autorité scientifique.
Quelqu'un qui défend une thÚse conspirationniste tout à fait farfelue en invoquant sa pratique de l'esprit critique, ne pratique pas l'esprit critique contre un certain ensemble de choses précises.
Il faut aussi comprendre que la science dit comment les choses sont, mais ne prescrit pas ce que nous devons en faire.
il faut faire la distinction avec ce qui relÚve de l'éthique, de la prescription sociale, morale, et le rÎle de l'expert qui a une certaine connaissance de ce que les choses sont.
Prescrire une utilisation, appartient au registre du politique (et non du politicien), dans son sens premier: les décisions relatives aux choix de vie de la cité.